On parle de rythme ectopique lorsque le rythme cardiaque est irrégulier en raison d’une contraction prématurée du cœur. On appelle aussi cette irrégularité une contraction atriale prématurée, une contraction ventriculaire prématurée et une extrasystole.
Lorsque votre cœur se contracte de manière prématurée, cette contraction est suivie d’une pause brève. Vous vous en rendez généralement compte lors du battement de cœur suivant, car vous aurez la sensation qu’il est bien plus fort. Vous aurez peut-être une impression de palpitation ou vous vous sentirez comme si votre cœur avait sauté un battement.
La plupart des gens ont un rythme ectopique occasionnel, qui est généralement considéré comme sans danger et se résorbe sans qu’une intervention médicale ne soit nécessaire. Si cette irrégularité se poursuit, il conviendra d’en rechercher la cause afin de déterminer s’il existe une pathologie sous-jacente comme un déséquilibre électrolytique dans le sang, une lésion du cœur ou une maladie cardiaque. Le traitement dépendra du diagnostic spécifique.
Types
Lorsque la contraction prématurée du cœur survient au niveau des cavités supérieures du cœur (oreillettes), on parle de contraction atriale prématurée (CAP). Chez les enfants en bonne santé, les irrégularités du rythme cardiaque sont presque toujours des CAP et sont sans danger.
Contractions ventriculaires prématurées
Lorsque les irrégularités proviennent des cavités inférieures du cœur (ventricules), elles sont appelées des contractions ventriculaires prématurées (CVP) ou extrasystoles. Le risque de CVP augmente avec l’âge. Votre risque de CVP est lié à vos antécédents familiaux et à toute survenance antérieure d’arrêt cardiaque.
Sensations éprouvées
Souvent, vous n’en aurez pas conscience. Toutefois, si vous ressentez quelque chose, vous pourrez ressentir :
- des palpitations
- des battements très forts
- un arrêt très bref de votre rythme cardiaque ou une impression que votre cœur a sauté un battement
- une hypersensibilité à votre rythme cardiaque
- une sensation d’étourdissement ou de vertige (si cela se produit fréquemment)
Causes
Souvent, la cause d’un rythme ectopique est inconnue. Mais cette irrégularité peut être causée ou aggravée par :
- l’alcool
- la caféine
- le tabagisme
- la prise de certains médicaments délivrés sur ordonnance
- l’usage de certaines drogues illégales (stimulants)
- un haut niveau d’adrénaline, généralement dû au stress
- la pratique d’une activité physique
Si cette irrégularité persiste pendant une longue durée, il se peut qu’elle soit liée à une pathologie sous-jacente, comme :
- une maladie cardiaque
- un déséquilibre chimique
- une lésion au niveau du muscle cardiaque (en raison d’une maladie cardiaque, d’une infection ou d’une tension artérielle élevée)
Examen médical
La plupart du temps, la cause d’un rythme ectopique est inconnue et ne nécessite pas de traitement. Si vous vous sentez bien malgré cette irrégularité, parlez-en à votre médecin pendant un examen physique pour qu’il puisse se surveiller votre rythme cardiaque.
Si les symptômes surviennent fréquemment ou s’intensifient, prenez rendez-vous avec votre médecin. Il effectuera un examen physique pour voir si votre cœur présente des anomalies.
Si un rythme ectopique est accompagné d’une douleur à la poitrine et d’une sensation de pression, d’une fréquence cardiaque rapide et durable ou d’autres symptômes, contactez un médecin immédiatement.
Examens permettant d’identifier la cause de cette irrégularité :
- échocardiographie : exploration du cœur par des ultrasons pour générer une image dynamique du cœur
- moniteur Holter : appareil portatif qui enregistre vos battements de cœur pendant 24 à 48 heures
- angiographie coronarienne : utilisation de rayons X et d’un liquide de contraste pour voir comment circule votre sang dans le cœur
- électrocardiogramme (ECG) : enregistrement de l’activité électrique du cœur
- épreuve d’effort : contrôle de la fréquence cardiaque pendant l’exercice, généralement sur un tapis roulant
- imagerie par résonnance magnétique (IRM) : technique d’imagerie détaillée ayant recours à des aimants et des ondes radioélectriques
- tomodensitométrie du cœur : examen du cœur avec des rayons X
- angiographie coronarienne : radiographie avec produit de contraste
Traitement
La plupart du temps, aucun traitement n’est nécessaire. Dans la plupart des cas, les symptômes disparaîtront d’eux-mêmes. Si vos symptômes s’aggravent ou empirent, le traitement sera fonction des causes sous-jacentes de l’affection.
Si vous avez eu une crise cardiaque ou une insuffisance cardiaque dans le passé, votre médecin pourra prescrire des bêta-bloquants comme l’acébutolol, l’aténolol, le métoprolol, le propranolol ou autres médicaments. Si vous avez une maladie cardiaque, votre médecin pourra suggérer une angioplastie – procédure utilisant un ballonnet pour ouvrir un vaisseau sanguin rétréci – ou un pontage chirurgical.
Vous pouvez faire certaines choses très simples pour réduire la probabilité de CVP. Notez ce qui déclenche vos symptômes et éliminez ces causes. Les déclencheurs les plus répandus sont l’alcool, le tabac et la caféine. La réduction ou l’élimination de ces substances pourra vous aider à mieux contrôler les CVP.
Si vos symptômes sont causés par le stress, essayez des techniques telles que la méditation et l’exercice. Si vous traversez une période prolongée de stress, demandez à votre médecin des informations sur les façons de réduire le stress. Dans des cas graves, des anxiolytiques (buspirone ou alprazolam) peuvent être utiles.
Les complications sont rares, mais elles incluent la tachycardie ventriculaire (battements cardiaques rapides et irréguliers) et d’autres arythmies (problèmes liés à la fréquence cardiaque). Les personnes ayant eu une crise cardiaque ou souffrant d’une maladie cardiaque ou d’anomalies cardiaques sont exposées à un risque supérieur de complication ou de mort subite.